Ce texte est le récit d’une expérience de recherche-création qui a eu lieu au Nunavik durant l’hiver 2016-2017 dans le cadre de la Chaire d’études de la France contemporaine, au Canada. Le projet repose sur l’hypothèse d’un art de l’enquête sur le terrain selon une approche principalement somatique et performative. Le corps devient support et moyen d’observation, de création improvisée, de collecte et d’échange de gestes et de paroles avec la population. La rencontre avec les Inuits se construit progressivement à partir de ces performances, de promenades, de participation aux festivités de la communauté et de conversations informelles. Le texte traite des questions de méthodologies posées à un artiste-chercheur ainsi que de l’apport des outils de la recherche action participative, dans la construction d’un dispositif artistique d’enquête in situ. Les archives visuelles témoignent enfin d’un récit qui s’élabore de façon à la fois subjective, fictionnelle et documentaire sans chercher à épuiser un sujet, mais comme tentative d’atteindre celui qui a offert son hospitalité.