En introduisant la notion de « mémoire flottante », le but de cet article est de faire retour sur un dispositif d’enquête artistico-scientifique que j’ai mobilisé depuis près d’une décennie dans une exploration de l’histoire et des mémoires de l’esclavage en Caraïbe colombienne. Le parcours opératique dessiné ici est à la fois outil, objet et itinéraire de recherche. Au fil du temps, la dynamique qui en a résulté a fait de ce projet un moyen de « coproduction » de certains matériaux et une méthode d’enquête, un peu à la manière d’un master overlay, et la recherche elle-même a pris l’allure d’un opéra, avec maints rebondissements fertiles.