Le grand âge de la littérature

Par Philippe Roussin
Français

La littérature occidentale a longtemps représenté la vieillesse masculine selon deux grands types de caractère, opposés et complémentaires : l’homme devenu sage (dans l’épopée) et l’homme ridicule (dans la comédie). Au seuil de la modernité, Shakespeare a inventé un nouveau type de vieillard, au-delà du sage et du comique, un personnage de démesure, déchu de ses pouvoirs, grandiose et atteint de folie. Le Roi Lear (1605-1606) est la première œuvre dont le héros est un vieillard. Lear invente, pour ainsi dire, le temps littéraire de la vieillesse. L’article analyse trois œuvres du siècle passé où une grande place est accordée au personnage du vieillard, celles d’Italo Svevo, de Samuel Beckett et de Thomas Bernhard, les deux dernières entretenant des liens étroits avec le drame shakespearien et Le Roi Lear. Il se conclut par quelques remarques sur les rapports entre âge et création, grand âge et style tardif.

Mots-clés

  • vieillesse
  • style tardif
  • Beckett
  • Bernhard
  • King Lear
Voir l'article sur Cairn.info