Partager des choses oniriques : auto-analyses et traductions après Freud

Par Andreas Mayer
Français

Au lieu de comprendre la problématique de la psychanalyse freudienne face à l’histoire et aux sciences sociales selon une théorisation psychanalytique qui présente le rêve comme un objet asocial et décontextualisé, nous partons ici des pratiques d’écriture et de lecture qui, depuis l’auto-analyse freudienne, traitent les rêves comme des choses partagées. Les premières traductions américaines de la Traumdeutung mettent en évidence l’originalité du modèle auto-analytique : la consigne de Freud selon laquelle le traducteur doit être un analyste censé remplacer les exemples de l’auteur par ses propres analyses consiste à faire comme si l’auteur disparaissait derrière son procédé, en autorisant le traducteur à réécrire le livre, du moins de façon partielle, dans sa propre langue, en utilisant ses propres exemples. Même s’il est conçu dans des termes institutionnels, l’acte de traduction ne s’inscrit pas dans une logique visant à établir la forme canonique d’un texte définitif et clos, mais plutôt dans une culture de l’auto-observation où des écrits de rêves et leurs interprétations peuvent circuler comme des choses partagées.

Mots-clés

  • psychanalyse
  • traduction
  • auto-observation
  • histoire du livre
  • Sigmund Freud
  • Abraham Arden Brill
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