Récit de rêve et calcul mental chez Wittgenstein

Par Christiane Chauviré
Français

Le récit de rêve ne fait-il pas appel à un langage privé ? C’est la question que l’on pourrait poser à Wittgenstein, même si l’on connaît ses objections contre l’idée de langage privé. Ce langage privé est en réalité d’emblée collectivement suivi et doté d’une grammaire. Tout langage est foncièrement social et fait appel à des interlocuteurs potentiels. On pourrait être tenté de faire du récit de rêve un langage privé, mais en réalité, s’il y a récit, il y a langage, c’est-à-dire langage social, puisque l’on peut raconter ses rêves, comme le faisait la sœur de Wittgenstein, Margarethe, dans ses séances avec Freud. Chez Wittgenstein le récit de rêve n’est pas un langage privé mais destiné à un interlocuteur, qu’il incite au déchiffrement. Le problème peut en outre se rapprocher de celui du calcul mental, qui ne peut être raconté en détail par le calculateur, lequel ne peut se souvenir des détails et des étapes s’il s’agit d’un calcul compliqué.

Mots-clés

  • (récit de) rêve
  • philosophie de l’esprit
  • vouloir dire
  • grammaire
  • aspect
  • preuve
  • calcul mental
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