Science des races et discours anti-« racistes » au musée de l’Homme (1930-1960)

Par Claude Blanckaert
Français

Jugée aujourd’hui irrationnelle, disqualifiée comme un « mythe fallacieux », la notion de race garde toute sa valeur explicative en France comme en Europe, au Japon ou aux États-Unis, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. À l’Institut d’ethnologie, Paul Rivet enseigne l’anthropologie somatique, laquelle a pour but d’« établir la diagnose des différentes races ». À sa suite, le musée de l’Homme voudra dresser un inventaire de la diversité humaine, mais sans « recourir au racisme ». Entendons, en le condamnant comme une « idéologie » pernicieuse dont une science « neutre », impartiale, peut et doit faire justice. La race sans le racisme ?
Le bien-fondé de cette enquête semble peu suspecté. Il répond d’ailleurs d’un héritage ancré dans l’histoire déjà ancienne du Jardin des Plantes. Critiquée quoique toujours admise, la rhétorique de la race représente, avec le recul, le point aveugle du processus de légitimation de l’ethnologie savante. Ces paradoxes méritent examen.

Mots-clés

  • races
  • racisme
  • musée de l’Homme
  • Paul Rivet
  • Henri-Victor Vallois
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